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Histoire

Islande, 23 novembre 2016
à l'Académie Full Horse

Monsieur le Directeur,

Arélïa Liv, ma fille, n'est pas au courant. Elle ne sait pas que je vous ai contacté pour qu'elle intègre votre haras. Pourquoi ? Vous allez comprendre à travers ma lettre et surtout son histoire. Tout d'abord je me présente. Je suis Bjorn Firgurson, éleveur de chevaux islandais dans les Fjords de l'Ouest en Islande, j'ai 56 ans, je suis marié avec Hilary Ashford, une américaine qui travaille dans la mode et le luxe et père de deux magnifiques filles aux visages d'anges, Arélïa, 25 ans et Eve, 27 ans.

Arélïa est née à Reykjavik à l'aube du 17 décembre 1991. Un vrai petit ange qui a grandi pendant 18 ans en Islande, au cœur d'une nature contrastée entre le feu et la glace, au sein d'une famille tout aussi atypique. Avec moi, Arélïa a découvert sa passion pour les chevaux et pour la nature. Elle m'aidait tous les jours pour s'occuper de mon ranch, de sa jument et était toujours partante pour partir à l'aventure. En Islande, Arélïa était une jeune fille épanouie et très sûre d'elle. Cette assurance, Arélïa la tient de sa mère, Hilary. Femme d'affaires dans le luxe et la mode, Hilary a toujours eu la hargne, la patience et la force de se battre contre tout pour arriver à ses fins, je l'admire pour cela. Arélïa est son portrait craché. Vous vous demandez peut être comment est ce possible que l'on se soit rencontrer ? Un hasard. Nous sommes très différents, très contraires dans nos choix personnels, professionnels et pour nos enfants mais nous avons toujours réussi malgré les épreuves à rester unis. Nous avons réussi jusqu'au 18 ans d'Arélïa. A 18 ans, Arélïa a rejoint sa mère  à New York pour démarrer sa carrière professionnelle en tant que danseuse. Et oui en plus d'être bonne cavalière, Arélïa est plutôt douée en danse et elle a très vite décollée notamment grâce à Hilary qui a mis en avant les talents de sa fille lors des spots publicitaires de sa marque de luxe. Durant 4 ans, Arélïa enchaîna les contrats pour des show, pour des tournées mondiales. Quand elle ne travaillait pas, Arélïa foulait les pieds de sa terre natale, l'Islande et nous retrouvait pour plusieurs jours. En tant que père je lui demandais souvent si son rythme lui convenait, je m'inquiétais souvent pour elle, parfois mes inquiétudes étaient justes celle d'un père aimant, parfois elles étaient réellement fondées. Arélïa me répondait que tout se passait bien mais en réalité je voyais bien que je perdais ma Arélïa d'une certaine façon. Elle aimait voyager mais son rythme, sa pression pour réussir la fatiguait beaucoup trop pour une jeune fille de 22 ans. Hilary, Eve et moi-même avons essayé de la protéger, de la soutenir le plus possible dès lors qu'elle en avait besoin mais parfois malgré toutes les bonnes volontés du monde, on ne peut pas tout contrôler, encore moins un accident. En tant que danseuse, Arélïa était forcément sujette à des blessures ou même à des petits accidents lors de ses shows mais elle n'avait jamais eu un grave accident qui ferait tout basculer en compromettant sa vie et la notre jusqu'à ce jour là…. Ce jour où Arélïa devait danser dans les airs, dans des bulles plus précisément. En plein milieu du spectacle, les fondations qui supportaient les bulles ont rompus. Trois danseuses dont Arélïa se sont écrasées sur le sol. Le spectacle a été arrêté, le rideau baissé puis se fut l'enfer. Eve, Hilary et moi-même étions venus la voir. Nous étions là quand tout s'est effondré. Nous étions sa famille et pourtant nous n'avons pu voir Arélïa que le lendemain de son accident… son pronostic vital étant engagé, la seule réponse des médecins a été de l'amener directement en salle opératoire.

Arélïa a été inconsciente pendant trois jours. A son réveil, le choc fut dur pour elle. Elle était plâtrée aux deux pieds et surtout énormément blessée, des petites écorchures liés aux éclats des bulles mais la seule chose qui l'importait en réalité c'était qu'elle était en vie. Sur les trois danseuses, deux en sont ressorties vivantes, la dernière a succombé à ses blessures. Un choc de plus à encaisser pour Arélïa. Et ce n'était pas terminé. Arélïa avait été touchée aux genoux et au bras. Une convalescence d'un an était nécessaire pour que son corps se remette de ce lourd accident.

Je vous passe les détails car le plus important n'est pas le passé mais le présent et le futur. Donc pendant un an, Arélïa a été dans une grande convalescence où elle a respecté à la lettre les prescriptions des médecins et chirurgiens. Un an donc après son accident, un verdict plus que positif est tombé. Arélïa avait retrouvé une grande partie de sa mobilité. J'écris une grande partie car il faut savoir qu'Arélïa garde quand même des séquelles de son accident et qu'il lui arrive d'être extrêmement fatiguée. Après un an de convalescence, Arélïa durant sa 24ème année a passé de nombreux mois chez des kinésithérapeutes et ostéopathes afin de se remuscler. A la clé, le droit de remonter à cheval ou de danser.  Arélïa revient de loin,  Arélïa veut aller loin. Sa détermination est sans doute la plus forte de ses qualités. En tout cas, elle lui a permis d'être là aujourd'hui, de pouvoir fouler à nouveau les allés des box pour retrouver sa vie de cavalière

Au fait, Arélïa n'est pas au courant que je vous ai écris, que je l'ai inscrite dans une école. Elle pense juste qu'elle part faire un stage d'équitation en France. C'est une surprise. Je me charge de lui dévoiler sa nouvelle vie. Vous pensez peut être que je suis fou non ? Peut être oui mais je veux que ma fille profite de sa vie et qu'elle puisse évoluer dans sa passion et je pense que Full Horse est le l'endroit idéal pour qu'elle se réalise.

Bjorn