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Histoire

Une fenêtre éclairée. Une soirée avec une ambiance pesante. Des cris s'échappant de la maison en face. Une dispute conjugale. L'homme frappe violemment  la femme au visage. Elle tombe. Sa tête heurte l'angle du plan de travail. Du sang gicle sur ce dernier. Puis, le corps inanimé choit sur le sol lourdement. Le simple vitrage de cette maison avait permis que je vois toute la scène alors que j'étais cachée dans un buisson. Des larmes inondent mon visage. Je sors de ma cachette et je m'approche doucement de la fenêtre pour mieux voir, sans que l'homme ne me remarque... Il serait capable de me redonner un coup de poing au visage. J'ai un oeil au beurre noir. Mais ce n'est rien comparé à la scène qui défile devant mes yeux. La femme se vide de son sang sur le carrelage de la cuisine et l'homme regarde sans réagir... Limite un rictus satisfait sur le visage.

Je pars en courant. Ce n'est plus que je ne peux en supporter ! Je m'appelle Rhéia, j'ai treize ans et je viens de voir mon père tuer ma mère de ses propres mains. Ne sachant que faire je cours le plus vite possible et le plus loin que me le permettent mes jambes, loin, très loin de cette maison. Mon père me battait depuis que j'étais un bébé, j'ai arrêté de compter les blessures qu'il m'a infligé depuis bien longtemps. Ma mère était elle aussi victime des coups de mon père. Sauf que ce soir elle l'avait payé de sa vie. Pour me protéger...

Je finis par arriver à bout de souffle dans une rue mal éclairée, mais mes poumons ne me permettent plus de pouvoir courir encore plus loin. Je m'adosse contre un mur, les mains sur les genoux le temps de reprendre mon souffle.

Je vois une silhouette au loin s'approcher de moi, en titubant. Je l'observe en essayant de me faire discrète mais mes jambes refusent de bouger alors que ma tête me crie de partir en courant. Je vois l'homme continuer à avancer dans ma direction. Il a l'air plutôt saoul. Mon corps est paralysé, impossible de bouger. Puis, une fois à ma hauteur, je vois qu'il s'agit d'un jeune homme ivre. Je le regarde sans ciller. Peut être qu'il passera son chemin. En tout cas je croise les doigts pour. Mais quand je vis la lumière qui illuminait ses yeux, je savais que quelque chose allait m'arriver. En effet, il me plaqua avec force contre le mur en me retournant. Je me retrouva dos à lui, et je sentis mes vêtements du bas quitter mon corps...

Je vous passe les détails de ce que j'ai vécu ce soir là, car moi même je ne l'accepte pas et je ne veux pas en parler, même si mon corps parle pour moi.

A la suite de tout cela, le lendemain matin je suis allée au commissariat. Non pas pour parler des sévices que m'avait fait subir le jeune homme, non, mais pour raconter ce que j'avais vu hier soir. Je ne pouvais pas laisser mon père gagner et me retrouver... Pas après tout ça.

S'ensuivit un procès long et pénible durant lequel je dû témoigner contre mon père. Durant ce temps là, on me plaça dans une famille d'accueil. Sauf qu'avec tout ce que j'avais vécu récemment, j'avais changé. Je suis devenue une effrontée, qui défiait sans cesse la loi. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fini chez les flics ! Troubles de l'ordre public, vol à l'étalage et j'en passe.

Depuis cette nuit là, j'avais développée des troubles plus d'ordre psychologique également. J'étais, comment dise les médecins déjà... ? Ah oui, j'avais développé des troubles obsessionnels compulsifs  mais également de la boulimie, un trouble du comportement alimentaire. Je ne voyais pas vraiment pourquoi ils disait ça de mon état mais bon... Que bien leur fasse si ils me pensaient atteinte de cela !

De ce fait, je suis allée dans de nombreux hôpitaux pour y faire des stages dans le secteur psychiatrique, sauf qu'à chaque fois je finissais par ressortir rapidement. J'ai énormément changé de famille d'accueil également, car peu, pour ne pas dire aucune, ne supportait mon comportement.

Un jour, alors que je venais d'atterrir dans une énième famille d'accueil, je fus enlevée. Je ne me souviens pas grand chose de ce qui s'est passé ce jour là.. Tout ce que je sais c'est qu'après cet événement je refusais catégoriquement que l'on me touche et mes nuits étaient hantés par des cauchemars en tout genre.

Deux ans plus tard, vers mes quinze ans, je commençai à me droguer. Je me faisais des fixes d'héroïnes jusqu'au jour où je suis allée un peu trop loin et que ma famille s'en est rendu compte... Du coup, stage en clinique de désintoxication... Désormais je suis clean... Ou presque !

A côté de tout cela, j'ai toujours pratiqué l'équitation. C'est une des seules choses qui me plait et j'aime les risques que l'on peut prendre en montant sur certains chevaux. Les chevaux sont les seuls êtres avec lesquels je me sens bien. Je me confie facilement aux équidés. Ce sont les seuls qui comptent vraiment pour moi.

Après de multiples séances de thérapies, ma psychologue trouva une solution pour que j'atterrisse à Full Horse, une école équestre réputée. Elle avait déjà prit contact avec une personne là – bas et cette personne acceptait de me prendre sous son aile. C'était pour moi une solution parfaite !