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Histoire

Mais que s’est-il donc passé depuis une année ? Quel événement a pu modifier à ce point cette demoiselle et qui est autant relaté dans cette présentation ? Commençons par ça, de toute façon Perdille ne possède que très peu de tabous en terme de discussion. Probablement, encore, un mécanisme de défense : plutôt tout dévoiler mais toujours ce qu’on souhaite faire connaître.

Perdille, âgée alors de 28 ans, commence son année lunaire avec la vie devant elle. En couple depuis plusieurs années, avec un homme qu’elle admire beaucoup et qui semble lui apporter ce sentiment de protection qu’elle recherche tant, ils étaient sur le point d’acheter leur premier bien immobilier dans l’objectif futur de pouvoir créer leur famille. Les recherches débutent doucement, le moyen de contraception est également arrêté et, très rapidement, Perdille tombe enceinte. Le couple est fou de joie, ils ne l’attendaient pas forcément si tôt mais finalement c’est le destin ! La jeune femme se sent prête, bien qu’effrayée par cette aventure. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Le suivi de grossesse voit se succéder les différents examens et notamment les échographies qui ne révèlent rien d’anormal les premiers mois. Seulement voilà, le fameux destin ne semblait pas d’accord avec tout ce quotidien et il semblait vouloir montrer au grand jour ce qui était camoufler sous la surface depuis trop longtemps. Lors d’une échographie de routine, Perdille n’est pas accompagnée cette fois, Monsieur n’ayant pas eu la possibilité de se libérer. Examen de routine donc pas d’obligation que tout le monde soit présent, Perdille est confiante. Ce jour-là pourtant, elle aurait eu besoin d’accompagnement. Le visage de la sage-femme n’était pas aussi réjouissant que les fois précédentes, elle était fermée, professionnelle plus que de raison. P. « Qu’est-ce qu’il se passe ? ». La sage-femme cherche quelque chose à l’écran sans réussir à l’obtenir. S-F. « Ne bougez pas je vais appeler un confrère pour vérifier une donnée, je reviens tout de suite. » Un confrère ? Pourquoi donc ? Mais pas de réponse à cette question pour le moment. Les minutes passent et semblent durer des heures avant que n’entrent dans la pièce, la sage-femme et ledit confrère au regard aussi fermé que le sien. Une salutation rapide à la patiente et il s’installe devant le petit écran et manipule à son tour la sonde. Il confirmera d’un signe de tête les craintes de sa collègue avant qu’il ne s’excuse auprès de Perdille et ne quitte la pièce. S-F. « Madame McCallister, je suis vraiment désolée, mais le coeur de votre bébé ne bat pas à l’échographie. Nous ne voyons aucun mouvement. Je suis sincèrement désolée mais votre bébé a cesser de vivre. » La mort, l’arrêt. Rien. Perdille est seule face à ce qu’on lui annonce, le pire drame de sa courte vie et elle ne comprend pas ce qu’il se passe. La sage-femme prendra un long moment pour lui expliquer les différentes causes d’un arrêt cardiaque in-utéro et qu’il s’agit, malheureusement, d’un événement possible. Elle était soutenante, réconfortante et bienveillante mais la prise de rendez-vous pour une interruption de grossesse finit d’achever le mental de la brunette qui s’effondre en sortant de l’hôpital. Elle est entrée à deux, elle est désormais seule.

28 ans, une vie devant elle et pourtant tout s’effondre. Le retour au domicile fut insoutenable mais également révélateur d’une situation conjugale finalement fort bancale. La mort de ce bébé ? Evidemment sa faute : elle n’a pas fait attention, elle était trop dans le mouvement, elle ne faisait pas assez d’activité physique, elle était trop fatiguée.. Elle était beaucoup trop de choses mais surtout la cause de ce décès prématuré. Comment pouvait-il lui cacher toutes ces choses, à elle, la femme qu’il est censé aimer. Elle, en pleurs et terrifiée face à lui, nécessitant un soutien sans failles, mise plus bas que terre car incapable de porter la vie. Mais Perdille encaisse, reste là dans ce salon devenu si étranger à son coeur, devenu si angoissant. Et puis, il arrête et décide de prendre la porte pour, dira t-il, prendre l’air et aller voir sa mère. Elle ne peut plus, elle ne peut pas. Elle aussi prendra la porte ce soir-là mais elle ne reviendra jamais. Un détour dans sa famille pour reprendre des forces, réussir à expliquer, à trouver des mots et un sens à tout ça, sans réussite. Sa famille est là, cette grande famille qu’elle s’apprête à quitter. Cette Écosse natale et ce vent qui pourrait sans doute balayer ses pensées funestes. Elle va partir, elle va se mettre en mouvement, elle n’a pas le choix. C’est l’une de ses sœurs qui va lui tendre la brochure de cette école nomade qui prépare au milieu équestre. P. « Erin, je ne veux pas travailler avec les chevaux, je suis cavalière mais pas au point d’en faire mon métier tu sais.. » Sa jeune sœur confirmera cette orientation en ajoutant que cette école ne prépare pas qu’à ça. En réalité, elle prépare aussi aux métiers de la gestion, de l’organisation et de la prise en charge plus humaine qu’animale. Une branche que Perdille regardait du coin de l’œil depuis un moment déjà sans avoir le courage de se lancer. E. « J’ai pensé que tu pourrais y trouver ta voie, au milieu malgré tout de ces animaux qui te font tant de bien ». Perdille s’effondrera devant tant de bienveillance et de sagesse, surtout de la part de cette sœur si jeune qu’elle aime énormément. Ses parents approuveront également cette idée. La candidature ne fut pas difficile à écrire et à envoyer mais il fallait désormais attendre les résultats, attendre l’acceptation qui viendrait alléger un esprit troublé et permettrait à un cœur si lourd de réapprendre à battre.