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Histoire

Phénix a toujours été l’un de ces enfants un peu perturbants qui ne tiennent pas en place, ceux qui n’ont pas leur langue dans leur poche et qui analyse une situation assez rapidement. Phénix a toujours été cette jeune fille pleine de rêves mais qui, pour une raison obscure, devenait son propre obstacle. Depuis toute petite elle avait ce don d’être un véritable soleil et de foncer tête baissée, se trouvant parfois dans des situations particulièrement bancales. Mais plus Phénix grandissait, plus elle percevait que quelque chose n’allait pas chez elle : elle se sentait à part. Alors Phénix a construit, comme qui dirait, une petite carapace, elle s’était vêtue d’une armure pour que jamais personne ne sache qui elle était réellement. Elle était donc une élève moyenne, qui ne sortait pas du lot. Petit à petit, elle s’était coupée l’herbe sous les pieds, s’était déconstruite sa confiance en elle et avait perdu ce petit éclat qu’elle avait lorsqu’elle était enfant. Devenant ce qu’elle avait toujours essayé d’être : normale. Banale. Comme tout le monde. Pourtant, ce n’est pas ce qui la rendait heureuse - même si elle y avait vaillamment cru. Phénix a, alors, bâti des mal-être et des obsessions, ceux qui l’empêchent d’avancer et qui lui rappelle ô combien il était mauvais d’être quelqu’un d’autre, ou d’être tout simplement soi.
La seule manière dont Phénix avait trouvé la paix était auprès des chevaux. Le cliché me diriez-vous, pourtant, ça n’a pas été facile au début. Souffrant de ce trouble narcissique et de ce manque de confiance en elle, Phénix s’était mise l’idée suivante dans le fin fond de sa tête, auprès de son inconscient : elle était nulle. Pour tout et pour tout le monde. Que cela soit dans ses relations, dans son travail et même à l’équitation. Si elle était nulle, elle ne pouvait percevoir les progrès flagrants. Si elle était nulle, elle ne voyait pas pourquoi elle devait s’inquiéter ou bien faire encore mieux. Avait-elle encore quelque chose à prouver ? Alors, vu que Phénix était nulle, elle avait été très malheureuse. Jusqu’au jour où, à la croisée d’un chemin, alors qu’elle discutait avec une cavalière de son centre ; elle eut un déclic. Par quel moyen ? Par quelle phrase ? Elle-même ne le savait pas. Mais depuis ce jour, Phénix s’était donné corps et âme à ses séances, à ses passages, à sa remise en question. Et aux chevaux qui l’auront accompagné depuis qu’elle avait commencé l’équitation.

Implicitement, elle mit en place cette nouvelle de pensée pour ses études (les relations n’ayant jamais été son point fort… Et pourtant, vous l’auriez vu gamine, vous auriez rêvé de l’avoir auprès de vous). Là aussi, elle se dévoua pour ses cours, n’ayant pas les meilleures notes, n’ayant pas forcément les meilleures idées mais ce n’est pas grave : elle avançait. Et c’est tout ce qui comptait. Elle avait très sérieusement pensé à poursuivre sa vie dans le monde de l’équitation, mais elle choisit un autre chemin. Elle abandonna, à contre-coeur, l’équitation pour se consacrer à ses études - et son avenir - sans même penser que ça allait lui manquer. C’est vrai, durant ces deux dernières années, ça ne lui manquait pas… Mais quelque chose manquait. En elle. Au plus profond d’elle.

Alors quand les bases (fragiles) qu’elle s’était construit ces dernières années s’écroulèrent lors d’une rupture amoureuses (qui l’obligea à se retrouver elle-même), elle revint à ses premiers amours : les chevaux. C’est au fil de quelques rencontres, de quelques coups de fil et d’un coup de coeur que Phénix se retrouva à supplier ses parents pour payer sa formation à Full Horse.

Et c’est ainsi qu’elle déposa bagages dans l’Académie, Qazar, le cheval dont elle avait eu un coup de coeur et qu’elle a adopté, à ses côtés.