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Histoire

Luka, c'est un peu la cerise sur le gâteau... Ou dans son cas, le cheveu sur la soupe. Luka... Il n'était absolument pas prévu ni désiré par ses parents. Mais quand sa mère a apprit sa grossesse, il était trop tard pour faire machine arrière. Il a donc fallu que ses parents se prépare en un temps un peu réduit, d'autant plus qu'il a décidé de pointer le bout de son nez avec un peu d'avance ! Le timing n'était donc pas très bon dans tous les cas... Ce fut le seul enfant qu'eurent ses parents. Et avec l'énergumène qu'il était, ils se dirent que ce n'était pas une si mauvaise chose...

Né d'un papa homme de ménage et d'une maman caissière, les moyens qu'avaient la famille étaient très limités. Ayant déjà eux même de grandes difficultés pour vivre décemment, ils ne voulaient pas d'un enfant en plus. Mais le destin en décida autrement. Luka grandit donc dans une famille modeste, mais, heureusement pour lui, qui lui donna tout l'amour possible malgré les débuts chaotiques de sa vie. Ses parents s'aimaient beaucoup. Ils s'étaient connu à l'école et ne s'étaient plus jamais quitté. Le genre d'histoire de compte de fée, l'argent en moins. Son père avait de bonnes capacités mais il avait raté ses études. Ou plutôt, il n'avait jamais pu les tenter. En échec scolaire assez rapidement, cela ne l'avait pas empêcher de s'instruire dans son coin, à son rythme et sur les sujets qui l'intéressait. Il avait transmis à son fils cette curiosité et cette passion. Sa mère elle, lui avait transmis l'amour des animaux, et un sens des valeurs assez prononcé.

Il s'avéra très vite que Luka avait quelque chose en plus. Quand, pour la première fois, la maîtresse de maternelle convoqua ses parents, ils craignaient le pire. En réalité, il savait déjà lire et il s'ennuyait ferme dans sa classe. Décision fut prise de lui faire sauter le reste de l'année et le faire directement passé en école élémentaire. Et c'est à partir de là que le fossé entre Luka et le reste du monde commença à se creuser. Luka était un petit garçon précoce, aucun doute là dessus. Est-ce qu'il le resterait ? Ce n'était pas encore une évidence. Il ne se faisait pas vraiment d'ami à l'école et passait le plus clair de son temps perdu dans des bouquins qu'il empruntait à la bibliothèque de son école. Bibliothèque qui montra trop vite ses limites... Cette difficulté à se faire des amis et cette différence qu'affichait Luka sans le savoir lui valu très vite d'être stigmatisé par ses camarades de classe et la plupart du temps, harcelé. Une scolarité compliqué pour lui mais dans laquelle il trouva un certain refuge... Jusqu'à la fatidique dernière année de primaire... S'il avait toujours eu la chance d'avoir des enseignants compréhensifs et aidant jusque là, ce ne fut pas le cas lors de son entrée en dernière année de primaire. Et c'est à ce moment là qu'il commença à s'échapper de sa classe.

La première fois que son absence fut signaler de la sorte, ses parents firent appel à la police. Il fut retrouvé trois heures après... dans un petit centre équestre proche. Quand après remontrance il rentra et alla à l'école toute la journée durant, il ne fallu pas longtemps pour que toutes ses nuits soient ponctuées de cauchemar. S'en était tel que plus personne ne dormait dans la maison. Au vu de sa scolarité assez chaotique jusque là, ses parents prirent la meilleure décision possible à ce moment là, même s'ils la savaient d'avance extrême et épuisante : ils sortirent Luka de l'école et du cursus normal. Désormais, il aurait école à la maison. Et il passerait ses journées -du moins les moments où ses parents travaillaient- au centre équestre.

Le directeur du centre était un homme de l'âge de ses parents, qui s'était prit d'affection pour ce petit garçon curieux de tout et qui faisait preuve d'une grande douceur avec les animaux. En échange de tous les petits travaux que le garçon pouvait faire, il lui apprendrait à monter à cheval et à s'occuper d'une écurie. Ses parents n'avaient seulement qu'à lui prendre la licence au début de chaque année et il s’accommoderait du reste. Soulagé par tant de bienveillance, c'est ainsi que les parents de Luka acceptèrent la proposition. au sein de cette petite écurie, Luka s'épanouit enfin. Certes il restait très rationnel et un garçon pas tout à fait comme les autres, mais il s'ouvrait un peu plus et n'était plus hanté par les cauchemars le soir. Son cursus scolaire était suivi par son père qui lui faisait cours tous les soirs. Lors des pauses déjeuner, Luka faisait ses devoirs au centre équestre et parfois même il commençait les leçons d'après. Ce fut une telle réussite que le père décida de passer les examens scolaires en même temps que son fils, en candidat libre. Quitte à étudier ensemble, pourquoi ne pas passer les diplômes qu'il n'avait jamais eu ? La complicité qui grandit entre le père et le fils fut immense. Ils obtinrent tous les deux leurs diplômes en même temps. Le père de Luka était persuadé que ce diplôme lui permettrait d'élevé le niveau de vie de toute la famille, même si ce n'était qu'un bac. Il n'avait pas tord d'une certaine manière. Mais c'était sans compter sur le destin. S'ils avaient eu beaucoup de chance jusque là, ça allait un peu changé.

La mère de Luka commença à se sentir souvent fatiguée et à avoir des migraines quand Luka avait 12 ans. Elle allait travailler malgré tout, ne pouvant pas se permettre de rester à la maison, mais c'était épuisant pour elle. Le père de Luka faisait tout pour lui facilité la vie à la maison. Il prenait en charge Luka entièrement et s'occupait au maximum de la maison également. Mais le jour où elle fit un malaise qui la laissa aliter une semaine entière, décision fut prise de lui faire voir un médecin. Luka avait 16 ans et il venait de décrocher son bac avec son père. Le verdit tomba assez vite : c'était un cancer cérébral. Et il était tel qu'ils ne pouvaient pas l'opérer. Elle était mourante et personne ne pouvait rien faire contre cela. Le bonheur qui les avaient habités jusque là fut souffler d'un coup. Balayé en une seule seconde. A partir de ce moment là, la mère de Luka ne put plus travailler. Elle était dans un tel état de fatigue qu'elle devait rester alité. Face aux difficultés financières qui s'ensuivirent, le père dut travailler deux fois plus et c'est Luka qui s'occupa de sa mère et de la maison. Il passait tout de même encore du temps aux écuries, mais au bout d'une petite année, il s'avéra que se serait trop compliqué à gérer. Le père ne voulait pas imposer cela à son fils. Mais il était dans l'impasse : Luka était trop jeune pour travailler. La solution lui vint du directeur de l'écurie, une fois de plus -avec le temps il était devenu un ami proche de la famille. Cela allait être rude mais ils avaient peu de choix : Que Luka se fasse émancipé -pour ne plus dépendre de sa famille- et qu'il aille travailler auprès d'un de ses amis cavalier, au pays de galles en tant que groom. Il serait logé, nourri, blanchi, il aurait un petit salaire mais travaillerait et serait indépendant. Il ne serait plus une charge pour sa famille. Ils discutèrent longtemps tout les trois -Luka, le père et le directeur-, toute une nuit. Le lendemain matin, Luka allait en ville pour entamer les démarches d'émancipation. Deux mois après il partait pour le pays de galles.

Il travailla deux ans auprès du cavalier de concours. Un cavalier de CSO professionnel. Là bas, il apprit beaucoup sur le monde professionnel du cheval. Il travaillait les jeunes chevaux et montait les chevaux du cavalier quand il était trop occupé par d'autres tâches. Si Luka n'était pas aussi bien traité que ce qu'il avait été jusque là, l'ambiance n'était pas désagréable et le cavalier très pédagogue. Il ne se plaignait donc pas. Après deux ans, il changea d'écurie : on estimait sa formation bien entamé et qu'il fallait qu'il voit autre chose. C'est ce qu'il fit et cette fois, il se retrouva groom pour une cavalière. Toujours dans le monde du CSO. L'entente était telle qu'il travaillait toujours pour elle quand elle présenta sa candidature auprès de John Walric. Edwina n'était pas que son patron, c'était aussi une amie désormais. Une amie qui avait été là pour le plus dur cap de sa vie : le décès de sa mère, deux ans plus tôt. Son départ de la maison l'avait un peu éloigné de son père, mais ils restaient proches quand même. En tout cas, le père était ravi que son fils ait trouvé une aussi bonne place et plus encore qu'il soit retenu pour faire parti d'une équipe de compétition. Le monde s'ouvrait à lui et c'est tout ce qu'il avait toujours espérer pour son fils...